Exposition : vos cartes postales pour Gardincourt

Gardincourt, c'est ce lieu qui ne se trouve sur aucune carte, un toponyme au goût de connivence pour les gens du nord qui ont passé leurs vacances à la maison.

"L'matin dins l'gardin, l'après-midi dins l'cour", comme dit l'adage.

A l'été 2024, en partenariat avec La Maison de la Poésie des Hauts-de-France et les Editions Glyphe, j'ai lancé un grand appel aux cartes postales suite à la parution de mon roman Les mois d'août à Gardincourt.

Tout faisait sens : Laura, la protagoniste, s'y écrit des cartes postales alors qu'elle passe les vacances dans le nord. A travers ses cartes, on suit, d'été en été, son chemin de femme. 

Pourquoi ne pas imaginer un projet impliquant les lectrices et lecteurs autour desdites cartes postales ?

Ce que j'aime avec ce support, c'est qu'il n'a ni frontière géographique, ni frontière d'âge, ni frontière sociale. Tout le monde écrit des cartes postales... Même les gens qui pensent ne pas savoir écrire.

La carte postale est une expérience narrative et épistolaire à la fois. On l'adresse à quelqu'un tout en soignant son récit de vacances. 

Un récit s'arrange toujours avec la vérité. Alors même si la pluie s'invite, même si l'ennui s'installe, on mettra en avant l'apéro, les balades ou le barbecue, en commençant par "un petit bonjour de...".

L'été dernier, j'ai donc reçu 76 cartes postales.

(Et une 77ème carte m'a été déposée le 24 mai en direct.)

En cumulant les distances parcourues par chacune d'entre elles, on obtient un total de 31 000 km ! 

J'ai reçu des cartes du nord et d'ailleurs : elles sont arrivées de 28 départements français différents, mais aussi de Suisse, d'Italie et d'Espagne.

Certaines provenaient du commerce tandis que d'autres ont été patiemment réalisées à la main, au point de devenir de véritables objets artistiques ! Entre collage et poésie, vous m'avez cueillie !

Certaines expéditrices se sont mises dans la peau de personnages de mes romans (comme Laurance qui a imaginé une carte écrite par Lucie, l'héroïne d'Un diamant dans une boîte à chaussures, expédiée de Xonrupt-Longemer).

D'autres ont fait le choix de se glisser plutôt dans la peau de l'enfant qu'elle étaient et ont écrit leurs cartes comme si elles les envoyaient de colonie de vacances en 1962. 

D'autres auteurs se sont aussi adressés à des personnes de leur entourage : parents, amis décédé...

C'est avec le sentiment de détenir un trésor que j'ai exposé les cartes lors du festival Les Frondaisons à la Maison de la Poésie des Hauts-de-France le 24 mai dernier.

Si vous avez loupé l'expo, vous pourrez la retrouver le samedi 14 juin de 14h à 21h au Marché des créateurs d'Indelab (8 Rue de la République, 62122 Lapugnoy).

Un immense merci à toutes les personnes ayant eu l'envie de contribuer à cet appel. Je suis heureuse que l'on fasse encore circuler de doux et joyeux courriers manuscrits, si vous saviez !