Le sens

Pouvais-je seulement imaginer il y a quelques mois encore que 2016 me changerait à ce point ?
L'année n'est pas encore terminée et cet article prend une allure de bilan, c'est vrai.
En cette aube de novembre, je sais que rien ne sera jamais plus pareil.
 
2016 aura été pour moi, et pour au moins deux autres personnes de mon "entourage", je crois, un tourbillon.
Nous étions tombés très bas jusqu'aux tréfonds du ronronnement quotidien, nous n'étions plus que des fantômes englués dans une routine qui n'avait plus vraiment de sens. Des routes se sont croisées, nous ont permis de nous réveiller, comme si l'on venait de nous jeter un seau d'eau froide sur la tête en plein sommeil, même.

Brutal, inattendu, efficace.

Il faut parfois toucher le fond pour pouvoir y donner le coup de pied salvateur et remonter à la surface. En ce 4 novembre, je crois pouvoir dire que je sais qui je suis, où je vais, et pourquoi j'y vais.
Je sais aussi ce que je ne suis pas, ce que je ne veux pas. Et je mesure les progrès que je peux faire pour être plus en paix avec moi-même.

Bref, j'ai trouvé du sens.  Le sens.

Ce sens même qui me rend moins présente ici parce que je sais comme je m'attardais parfois sur des futilités. Ce sens qui me reconnecte doucement aux autres. Ce sens qui m'a sevrée des magasins (mon dernier achat "mode" neuf étant... une paire de pompes de randonnée!) et qui chaque jour me fait redéfinir mes vrais besoins. Ce sens qui me permet de réinvestir la famille que l'homme et moi avons construite, main dans la main avec lui, car il s'est pris la même claque dans la figure et se trouve confronté à la même transition que moi.

Aujourd'hui, on regarde les 11 ans de notre relation qui sont derrière, les 3 déménagements, les tonnes de bazar entreposé "au cas où", et on se demande pourquoi on a voulu un logement toujours plus grand, avec toujours plus de "potentiel" (donc de travaux). On se demande si on ne peut pas vivre avec une seule voiture au lieu de deux. Si on ne peut pas se simplifier la vie avec une maison plus petite mais plus en accord avec nos envies (fonctionnalité, efficacité énergétique, campagne, jardin...). Bref, on a l'impression de s'être fourré un énorme doigt dans l’œil depuis une décennie, celui de l'insatisfaction perpétuelle, de la consommation, et le réveil pique un peu.

Ce vers quoi nous cheminons s'apparente, je crois, à cette mouvance fort saine appelée "sobriété heureuse". Se satisfaire de peu, mesurer sa chance, revenir à l'essentiel et préférer l'être à l'avoir. C'était en germination en moi depuis plus d'un an maintenant, je le sais, mais il a fallu risquer de tout perdre pour m'en apercevoir.

J'ai la chance de partager mon quotidien avec un homme dont la capacité de remise en question est assez phénoménale, un homme capable de beaucoup d'écoute, de patience, mais surtout de beaucoup d'évolution et d'adaptation. Il a aussi ses défauts, mais je connais ma chance et j'espère pouvoir lui rendre un jour au centuple cette ouverture d'esprit.

Ce sens trouvé dans ma vie, je le dois aussi à une rencontre. Une personne qui a "traversé" ma vie pendant un trimestre, qui m'a donné confiance en moi, qui me ressemble beaucoup, une sorte de "double bénéfique", de "meilleure version de moi-même" sur certains points, qui a reflété mon enfant intérieur claudiquant à travers le sien. C'était peut-être le chaînon manquant pour une transition effective. Je sais que tu me lis, et je te remercie pour tout.

Si j'en viens à livrer ces états d'âmes ici, c'est pour vous dire que oui, j'ai changé, certes. Mais je m'interroge aussi sur ce que devient la blogosphère féminine. J'ai l'impression que l'aspect humain et l'échange disparaissent parfois au profit d'une vaste et géante publicité sournoise mais omniprésente. J'ai de plus en plus de mal à trouver personnellement un intérêt dans la lecture des articles orientés mode ou déco, parce que j'ai l'impression qu'à part me créer de nouveaux désirs, de faux besoins, ils ne m'apporteront foncièrement pas grand chose.

Ma blogosphère idéale, je la vois de plus en plus comme un partage d'expériences et de belles/bonnes idées, une mise en avant d'initiatives solidaires et innovantes, de moins en moins comme une vitrine consumériste. Finalement, c'est aussi cette utopie que je voudrais voir en application dans notre société, qui ne cesse de se perdre dans des combats absurdes et perdus d'avance...

En fait, peut-être que je vieillis, tout simplement...  ;)

Commentaires

  1. je suis dans le même cheminement que toi. j'ai envie de bazarder la moitié de ma maison et de ne garder que l'essentiel ( bon il faut encore que je convainc monsieur et c'est loin d'être gagné..) pour la blogosphere, je me contente de lire des blogs plutôt personnels, je ne lis pas trop ceux qui vantent( et vendent ?) des produits... et j'y ai rencontré de belles amies... on te sens très sereine en tout cas !

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    1. Merci pour ton petit mot, je suis sûre que monsieur peut aussi trouver plus de sérénité en évacuant du bazar ;)

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  2. Quel joli article ! C'est pour cela que j'aime te lire. Ici, je ne trouverai que de jolis mots et de belles idées. Pas de concours, cadeaux à gogo, maison parfaite et choses que je ne pourrai jamais me payer.
    Je vous souhaite de continuer à avancer et de continuer à trouver du sens à votre jolie vie.

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  3. Tes mots resonnent en moi. J'ai trouvé ce sens, 6/9 mois après le décès de ma grand mère (chose qui a été un réel tsunami dans ma vie). Une fois la tristesse passée, il s'est passé quelque chose de déroutant en moi, une véritable quète de sens de la vie. Je sais aujourd'hui que la vie elle est là et maintenant, elle ne commencera pas avec une nouvelle voiture/ maison/robe. J'ai appris à savourer chaque seconde et me satisfaire de peu. J'ai revu mes priorités. En ce qui concerne la blogo, je crois qu'il y a un peu deux strates de blogs, ceux qui sont hyper populaires et qui sont devenus hyper commerciaux (malgré, bon grès), et puis il y a les blogs plus modestes qui tentent de nouer de véritables liens et de partager non pas des envies, mais plutôt des astuces. Après je crois qu'il ne faut pas diaboliser les choses non plus, il m'arrive d'accepter des propositions comerciales pour me faire plaisir/ faire plaisir à mes lectrices/ ou mettre un peu de beurre dans les épinards (et par exemple contribuer à nous offrir un petit voyage) et je trouve que ce sont des raisons suffisamment bonnes pour moi.

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    1. Oui, il y a souvent des événements qui agissent comme des déclics,c'est indéniable... bien sûr, ne diabolisons pas, je crois que c'est comme tout, ce sont les excès qui sont nocifs! En tout cas j'aime beaucoup lire ton blog car on y sent de la sincérité !

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  4. je n'ai pas vécu ton histoire mais je suis dans le même état d'esprit et j'ai l'impression que nous sommes quelques unes dans cette problématique! Vivre simplement, arrêter de vouloir toujours plus et mieux, désencombrer sa maison et son esprit! Je suis d'accord avec toi concernant la blogo mais j'arrive à échanger avec certaines blogueuses (des "petites" blogueuses très créatives!).
    Bonne continuation à toi.

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    1. Heureuse de savoir que tu trouves aussi ton compte dans cet état d'esprit ! Merci pour ton passage par ici !

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  5. Je suis dans le même état d'esprit que toi, la vieillesse peut-être ... ;)

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  6. Ce n'est pas toujours facile de trouver ce sens.
    Je crois que je n'ai jamais été très matérialiste et je ne me crée pas vraiment de besoins alors même si je lis des articles mode ou déco, cela ne crée pas d'envies chez moi. D'ailleurs, j'en lis quasiment pas.
    Ton blog reste une bulle de fraîcheur et c'est très bien.
    Je n'ai pas pu garder le mien intact, sans pub, car j'ai fait partie des premières blogueuses contactées par les marques (par contre, je n'ai jamais été à leurs devants) et cela m'a permis de rester à la maison pour mes enfants tout en ayant une rémunération, on a ainsi gagner en qualité de vie (même si mon blog a perdu de son naturel au passage). Puis j'ai également vécu de très belles choses comme 2 croisières en famille et ça, je ne le regrette pas. En tout cas, je n'essaie pas de créer des besoins ou envies chez les autres, j'essaie de rester dans le partage.

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    1. Je comprends tout à fait qu'à un moment, certains avantages liés aux partenariats avec les marques permettent de mettre du beurre dans les épinards et justement, tu y as donné un sens en te rendant ainsi plus disponible pour tes enfants, et c'est tout à ton honneur !

      J'avoue pour ma part ne plus lire d'articles sponsorisés, sauf si c'est vraiment la présentation d'un article hyper atypique ou révolutionnaire/novateur et que le test présente alors un intérêt de la "découverte" ou "vulgarisation".

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  7. C'est vrai qu'envisager de perdre fait vraiment réfléchir à ce qui est important. Quand on a le nez dedans, on ne voit plus toutes les choses géniales qui font partie de nos vies et que l'on prend pour acquises, et on est obnubilés par des futilités... Après tout, on dit bien "on reconnaît le bonheur au bruit qu'il fait quand il s'en va." La vraie sagesse est de savoir le reconnaitre avant, et encore mieux, de le construire! Large programme. :)

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  8. Un peu dans la même démarche ici. j'avoue appréhender un peu l'arrivée de Noël, car nos familles ne sont pas DU TOUT dans la même démarche que nous....
    Et pour les blogs, pareil, je ne lis pas du tout les articles sur du 'matériel', je ne participe quasiment jamais à des concours.

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    1. Ahhh, Noël, vaste problème en effet...

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  9. Bien sur, mes yeux se tournent vers tes écrits.
    Un regard au dessus de ton épaule qui observe ta métamorphose, ta transition.
    Sobriété heureuse, heureuse sobriété...tu es dans le vrai.

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