La pièce centrale de mon identité protéiforme
Protéiforme, adj.
Littér. Qui peut prendre les formes les plus variées, qui se présente sous des aspects très divers.
(Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales)
Touche-à-tout, éparpillée, couteau-suisse, curieuse, désorganisée. Autant d'adjectifs qui m'ont qualifiée, dans ma propre bouche comme dans celle des autres, avec admiration ou agacement, depuis que j'exprime ce qui bouillonne en moi, soit depuis mon adolescence.
Je choisis désormais protéiforme.
Protéiforme car ce ne sont que les manifestations variées d'une seule identité. Une identité dont j'ai cerné les contours peu à peu ces dernières années, jusqu'à mettre le doigt sur son essence. Mon essence. Mon Est-Sens ?
Femme sauvage, sorcière, appelez-la comme vous voulez, c'est elle qui guide mes doigts quand j'écris, quand je fabrique, quand je dessine et peins, quand ma sensibilité sort de mon corps pour devenir créativité.
C'est elle aussi qui me murmure les vérités sur mon corps, sur ma féminité, sur mes cycles, ma biologie. Qui fait de mon corps un vecteur entre l'émotion, la nature et les sens.
C'est elle qui me fait frissonner quand l'intuition parcourt mes membres, quand ce courant de l'inexplicable, mais du certain, me traverse.
C'est elle qui m'emmène en forêt, en bord de mer, pour parler aux feuillages et recevoir l'énergie qui me renforce.
C'est elle qui me connecte aux autres femmes.
Longtemps j'ai cru que je partais en tous sens, sans raison. Il me manquait la pièce centrale du puzzle, celle qui assemble toutes les manifestations de mon être.
Je serais bien incapable d'identifier le déclic qui m'a poussée à creuser certaines pistes. Mais je suis assez persuadée que la lumière n'aurait pas pu se faire si je n'avais pas traversé une grosse crise identitaire, laquelle a bousculé toutes mes certitudes. J'ai été forcée de me chercher moi-même pour défricher les directions que je souhaitais suivre.
Et puis l'apaisement.
Des lectures, des rencontres, des synchronicités, mais aussi un gigantesque travail intérieur m'ont apporté les clés de compréhension qui m'avait jusqu'alors manqué. Depuis, je nourris cette trouvaille, je la chéris, m'y ressource.
Oui, il y a bien une identité féminine ancestrale qui vibre en moi.
Cette femme tapie dans ma carcasse car bridée par un modèle social étouffant, par un manque de confiance en soi, par des traumatismes anciens, a pu se lever, enfin. Et elle m'a libérée.
Planche de mon journal artistique dédiée à cette femme protéiforme que je suis. |
Parmi les lectures éclairantes, il y a eu Âme de Sorcière, d'Odile Chabrillac.
Cet ouvrage, dont je vous avais un peu parlé dans ce billet, m'a secouée car il reliait des aspects de ma personnalité et de ma vie que je croyais sans lien : l'engagement écologique, l'inspiration artistique, la recherche d'une reconnexion à mon corps, mon goût de la solitude en pleine nature... Déjà je percevais le protéiforme d'un ensemble cohérent derrière l'apparent éparpillement.
J'ai d'ailleurs consigné de nombreuses notes à son sujet dans mon journal artistique, il m'arrive régulièrement d'aller les relire.
Enfin, autre ouvrage mais non des moindres, qui m'a réellement bouleversée : Femmes qui courent avec les loups, de Clarissa Pinkola Estés.
A l'aide de contes populaires issus de cultures diverses, l'auteur nous entraîne dans une cartographie fascinante de la psyché féminine.. Elle touche du doigt une vérité universelle, c'est l'impression qui fut en tout cas la mienne, mais aussi celle de mon mari, qui en a entamé la lecture, suite au commentaire enthousiaste que je lui ai fait endurer tout l'été.
Je ne peux que vous en conseiller la lecture, c'est un ouvrage que je trouve extrêmement précieux pour nous accompagner dans les étapes de nos vies de femmes.
Certes, c'est un pavé de 800 pages - pas étonnant quand on sait que l'auteur a mis 25 ans à l'écrire - mais accrochez-vous, c'est un trésor!
Il y a des portes qu'on ouvre et d'où surgissent des savoirs et des vérités qui ne nous quitteront plus jamais. En ouvrant mon cœur à cette femme protéiforme qui sommeillait en moi, j'ai poussé la fameuse porte interdite de Barbe Bleue (si vous avez lu l'ouvrage de C. Pinkola Estés, vous comprenez de quoi je parle), j'ai accédé à un savoir me concernant qui change tout, de ma façon de percevoir mon passé à celle d'envisager le présent.
Belle aventure, n'est-ce pas ?
Certes, c'est un pavé de 800 pages - pas étonnant quand on sait que l'auteur a mis 25 ans à l'écrire - mais accrochez-vous, c'est un trésor!
Il y a des portes qu'on ouvre et d'où surgissent des savoirs et des vérités qui ne nous quitteront plus jamais. En ouvrant mon cœur à cette femme protéiforme qui sommeillait en moi, j'ai poussé la fameuse porte interdite de Barbe Bleue (si vous avez lu l'ouvrage de C. Pinkola Estés, vous comprenez de quoi je parle), j'ai accédé à un savoir me concernant qui change tout, de ma façon de percevoir mon passé à celle d'envisager le présent.
Belle aventure, n'est-ce pas ?
Oh mon dieu! Mais le LOVE sur cet article ♥! Et je me note le livre "Âme de sorcière" qui je pense va me plaire beaucoup beaucoup :D!
RépondreSupprimerHéhé, merci, ça fait plaisir ! Oui, j'imagine que tu vas adorer "Âme de sorcière". "Femmes qui courent avec les loups" est pour ma part mon livre préféré de tous les temps, pour te donner une idée ;-)
SupprimerEn fait je découvre ton blog. En fait je te lis et jy trouve une sorte de miroir imparfait mais miroir tout de même. Cest incroyable. Je note toutes ces références...
RépondreSupprimerC'est fou, parfois, les rencontres.... ! Au plaisir d'en discuter avec toi :)
SupprimerJ'ai un peu de temps alors je découvre ton univers d'avant de te lire.
RépondreSupprimerRevenir à l'intérieur de soi est un long chemin mais aussi un gage de connaissance de soi qui aide à mieux s'accepter, dans sa diversité.
Merci Sophie de partager tout cela avec nous.
Merci à toi, Marie, d'être toujours au rdv de mes publications. Nos centres d'intérêt communs me font trouver dans ton blog beaucoup de lectures passionnantes aussi
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